CIZERON Pierrick

CIZERON Pierrick

CIZERON Pierrick

Chef exécutif du Pôle hôtelier du Resort Barrière Cannes

Ce Forézien d’origine, Cannois d’adoption, est sûr d’une chose : il a eu raison d’annoncer un jour à ses parents qu’il ne suivrait pas leur trace, préférant devenir cuisinier. En effet, après trente ans de carrière, ce métier fait encore et toujours son bonheur.

Dans la famille Cizeron, on a la passion du sport mécanique chevillée au corps. Avec une mère copilote de rallye et un père préparateur de voitures de course, Pierrick ne fait pas exception. Après avoir multiplié les rallyes raids en deux roues, dans les sables du golfe Persique, il prend régulièrement le départ de rallyes automobiles.
Pour autant, quand il s’est agi de se choisir un métier, à l’odeur de l’huile de moteur, ce Stéphanois, fervent supporter des Verts, a préféré le doux parfum de l’huile d’olive : il s’est fait cuisinier ! Bien lui en a pris. Aujourd’hui, il est le chef exécutif du Pôle hôtelier du groupe Barrière Cannes. Il signe à ce titre la carte de Mademoiselle Gray, la plage de l’Hôtel Barrière Le Gray d’Albion. Il entraîne alors ses hôtes dans une croisière culinaire en Méditerranée, les régalant de plats aux saveurs libanaises, italiennes, grecques ou provençales.
Un concept ensoleillé et gourmand qui, depuis plusieurs années maintenant, rencontre un vif succès, installant Mademoiselle Gray parmi les meilleures adresses « pied dans l’eau » de la Côte d’Azur.
RETOUR AUX SOURCES
Dans le même temps, Pierrick Cizeron supervise les brigades du Fouquet’s Cannes, du BFire, le restaurant de la Plage du Majestic, et de Paradiso Nicole et Pierre, volet gastronomique de l’Hôtel Barrière Le Majestic. Son professionnalisme y fait des merveilles. Aussi rigoureux que passionné, il fait vivre au quotidien les cartes imaginées par les différents mentors de ces trois établissements : Nicole Rubi, Mauro Colagreco et Pierre Gagnaire. Ce dernier est une vieille connaissance. Pierrick croise la route du « plus grand chef étoilé du monde 1995 » à l’aube de sa carrière. Tout jeune adolescent, il effectue son premier stage dans le restaurant étoilé que Pierre Gagnaire possédait alors à Saint-Étienne. « C’était une idée de mes parents : étonnés par l’orientation que je voulais prendre, ils voulaient que je réalise à quel point ce métier peut être exigeant, éprouvant. Après quelques semaines dans les cuisines de Monsieur Gagnaire, je ne pouvais que leur donner raison. Mais en même temps, j’étais certain d’avoir fait le bon choix : la cuisine serait mon métier à l’avenir. »
PREMIÈRES EXPÉRIENCES
Il a tenu bon et ne l’a jamais regretté. La gastronomie a en effet nourri sa vie de mille expériences, de mille émotions. Après l’école hôtelière et l’Institut Paul Bocuse où il parfait sa formation, il part à l’étranger : en Angleterre pour commencer, puis à Monaco, au Métropole Palace où, sous les ordres du Lyonnais, Alain Bleton qui, la quarantaine à peine entamée, a déjà derrière lui un parcours remarquable.
Pierrick se convainc dès lors de ce que disait Corneille: « la valeur n’attend point le nombre des années ». « J’ai retenu la leçon et, quelques années plus tard, quand on m’a proposé d’ouvrir le Café Chic, avec le concours de Michel Rostang, je n’ai pas eu peur ; j’ai foncé ! »Cela se passe à Dubaï où Pierrick s’est installé depuis quelques années déjà. « J’y travaillais dans une brigade dirigée par un chef australien et constituée de plus d’une vingtaine de nationalités. Un cosmo-politisme grâce auquel j’ai pu étoffer mon bagage de nombreuses techniques et produits. Des épices notamment. » Des connaissances qui lui sont fort utiles à l’heure de voler de ses propres ailes au sein de l’Hôtel Méridien. En 2000, il y ouvre donc le Café Chic qu’un guide touristique classera un jour parmi « les 50 choses à faire à Dubaï ».
Un an plus tard, il ajoute une seconde corde à son arc avec le M’s Beef Bistro, un steakhouse. Jamais deux sans trois : en 2003, toujours au Méridien Dubaï, il lance la Bodega, un restaurant à l’accent espagnol.
CHEF & MANAGER
Une belle aventure à laquelle, pourtant, il met un terme en acceptant la place de chef de L’Orénoc, la table d’un autre hôtel Méridien : le Méridien Étoile à Paris. « Qu’est-ce qui m’a décidé ? Le mal du pays, un peu. La perspective de travailler à Paris, capitale mondiale de la Grande Gastronomie. Et puis la volonté de sortir de ma zone de confort pour développer mon savoir-faire, travailler de nouvelles saveurs. »L’expérience parisienne dure trois ans avant que Dubaï ne le rappelle. Le voilà à nouveau dans l’émirat, toujours au sein de la chaîne Méridien. Pendant presque dix ans, il assume la responsabilité de 18 restau-rants différents et 250 cuisiniers. En 2016, il se donne un nouveau challenge : il troque sa toque, sa veste de cuisine et ses couteaux contre un costume, lâche le piano pour un clavier d’ordinateur et s’essaie au pur management, en tant que Responsable F&B du groupe dubaïote Roda Hotels and Resorts. « Un travail enrichissant, mais je me suis vite aperçu que ce que j’aimais avant tout, c’est la cuisine, la faire et la vivre. »
Et c’est ainsi qu’en 2018, l’envie de revenir aux fourneaux et, tout autant, de se rapprocher de sa famille, le fait s’installer à Cannes où, depuis plus de quatre ans à présent, il vit sereinement ses deux passions : la cuisine et… la course automobile !*